samedi 21 août 2010

Retrouver l'innovation

Il est utopique et irréaliste de penser tout résoudre au travers de l’Europe, il est inconcevable d’imaginer d’autres voies de développement sans elle. Le démarrage de l’Europe est une coopération entre Etats guidée par le pragmatisme. Il nous appartient de créer les émulations nécessaires entre ses Etats pour conserver les ambitions de paix des pères fondateurs.

La dynamique européenne qui découlera de la crise va-t-elle nous entrainer dans une concurrence entre Etats ? La construction d’une zone européenne de coopération et de développement n’est pas achevée sans l’aboutissement d’une cohérence politique, économique, sociale et environnementale. Le chemin est encore long et au regard de la création des grandes civilisations qui nous ont précédé nous ne sommes qu’au commencement. Pour avoir l'ambition de porter dans le monde l'espérance d'un autre possible nous avons encore à faire.

Voilà en introduction les éléments de réflexion que toutes les organisations politiques, sociales et économiques doivent garder présents dans les choix qu’il nous appartient désormais de faire :

- Concurrence ou émulation : Il y aura encore bien des débats pour trancher la question du fédéralisme. Le patriotisme historique de chaque pays ne permet pas d’imaginer une perte de souveraineté inconditionnelle. La vague nationaliste actuelle aboutit à une concurrence entre pays dont l’histoire nous a appris les débouchés. L’alternative crédible est celle de l’émulation. C’est d’ailleurs un travail de réflexion valable pour tous les échelons de notre organisation sociale, économique et politique. Le libéralisme intellectuel et économique pousse à une concurrence exacerbée ou tous les coups sont permis (la suppression de règles permettant d’ailleurs de limiter les risques) L’issue est connue : un train qui se dirige contre mur ne peut éviter l’accident en accélérant, il augmente les dégâts.

- Pragmatisme ou ambition de société : Nous sommes maintenant une majorité de la population française à ne pas avoir connue la deuxième guerre mondiale et ses conséquences. Nous n’avons connu que les grands événements économiques des 30 dernières années et ils sont sans commune mesure avec la crise que nous traversons dont l’issue n’est pas connue tellement sont nombreux les éléments qui peuvent nous projeter encore plus loin. Les notions de paix et de solidarité s’en trouvent émoussées. La flamme du souvenir dont nous devenons les gardiens ne doit pas s’éteindre au risque de voir celle des chemises brunes reprendre de la force.

Ces éléments ne sont pas des conditions d’une survie politique, économique sociale ou environnementale (La survie concerne ceux qui ont déjà tout perdu) Ils sont les bases d’un nouveau mode de relation qui commence par le débat et dont l’ambition est la création et l’action. L’innovation est plus que jamais nécessaire, il nous appartient de nous libérer de notre auto-censure et de nos dogmatismes pour créer une nouvelle civilisation. En dessous de cette ambition il s’agit de la construction d’un Empire mais cela ne dure jamais bien longtemps et aboutit à de petits potentats insipides, vicieux et mesquins.

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